A la fin des années 1970, alors âgé d’une vingtaine d’années, Yamamoto claque la porte de la prestigieuse université de Meiji pour se consacrer pleinement à la réalisation de films Super 8 au sein de la scène punk niponne. Parmi ses acteurs se trouvent quelques-uns des membres des plus fameux groupes underground du pays, et ceux-ci n’hésitent pas à le suivre dans l’aventure périlleuse du long métrage. D’abord avec Saint Terrorism (1980), puis avec Carnival in the Night (1981) qui connaît les honneurs du festival de Berlin et permet à toute la planète Cinéma de découvrir ce cinéaste décomplexé et son univers rempli de marginaux, de junkies, et de laissés pour compte. Marginal mais terriblement talentueux, Yamamoto passe par la case porno avec l’ahurissant Tampon Tango (1984), puis va arracher de prestigieux prix avec Robinson’s Garden (1987) sélectionné entre autre aux festivals de Berlin et Locarno. Egalement producteur et formateur, il accompagne de jeunes réalisateurs via sa société Cinema Impact tout en tournant ses propres films de manière indépendante, et n’hésite jamais à repousser les limites imposées. A ce titre, il tourne What’s Up Connection (1990) à Hong Kong et s’occupe seul de sa diffusion en construisant un cinéma éphémère entièrement dédié à son film dans le quartier de Shibuya, à Tokyo. En l’an 2000, il s’offre un tournage en anglais sur sol américain avec une équipe locale pour le film Limousine Drive. Le LUFF vous propose de survoler en quatre titres une filmographie riche d’une douzaine, afin de vous permettre d’apprécier l’évolution d’un univers dont l’hilarante dernière pièce nous sert ni plus ni moins de film d’ouverture !